COMMENT VIVRE SA VIE ?
La leçon de bonheur d’Alain BADIOU
La leçon de bonheur d’Alain BADIOU
Parole de DRH : Thierry Baril DRH AIRBUS GROUP
La reconversion, ou transition professionnelle, est un défi majeur, une étape significative de la vie professionnelle, personnelle et même, le cas échéant, familiale. C’est comme cela que j’ai vécu cette longue mais belle période de mouvement. Les « experts » diront que cette grande traversée dure à peu près dix huit mois à deux ans si l’on prend en compte la phase initiale dite de deuil, préalable a priori indispensable à toute démarche de ce type. J’ai eu la chance de ne pas avoir à vivre cette phase de deuil, ayant toujours été libre dans ma tête, libre de mes actes et de mes choix. Point de deuil pour moi donc, même si j’ai décidé il y a deux ans de me remettre en mouvement et de quitter la Marine pour retrouver ailleurs ce à quoi j’aspirais au plus profond de moi. J’ai donc tout simplement quitté ma zone de confort après 28 années merveilleuses au sein de cette magnifique institution qu’est la Marine nationale. Manager des équipes, transmettre aux autres, les plus jeunes notamment, servir et être au contact permanent d’un client, évoluer dans un contexte international, être en mouvement permanent, voilà cinq des six piliers sur lesquels je voulais construire ma nouvelle vie. Le sixième était tout simplement l’envie de vivre dans un environnement hors du commun, un peu exceptionnel, un peu « magique ».
Voilà ce que je voulais faire…demain, pour me faire plaisir aussi et le plus longtemps possible.
Soit, mais par où commencer ? L’hôtellerie de haut de gamme ? Mais bien sûr ! J’ai toujours été fasciné par cet environnement exceptionnel qui me semblait parfaitement répondre à mes six aspirations profondes. En avant donc ! Je prends mon bâton de pèlerin et visite une multitude de directeurs de palace et autres grands hôtels, mais aussi de plus modestes. Cette balade au demeurant très sérieuse est un moment exceptionnel de la vie. J’y rencontre des gens passionnants et passionnés, de grandes dames et de grands messieurs, des petits aussi et enfin, l’incontournable légion de petits cons que l’on retrouve partout, ceux qui se protègent de je ne sais quoi et qui vous répondent que votre projet n’a aucun sens :
« mais vous n’avez pas fait d’école hôtelière ! ? »
Je ne parle pas des professionnels du coaching, les « certifiés », ceux « qui savent ». J’en ai pourtant rencontré et payé, parfois cher, de ces experts confirmés. Certains valaient le déplacement et les autres non :
« mais ton projet n’a aucune chance…tu n’as pas fait d’école hôtelière. Pourquoi ne pas réfléchir aux métiers de la sécurité, des ventes d’armes ? Tu as pensé à la marine marchande, aux compagnies de croisière, etc. ». Bel effort pour un coach !
Oui ! Pourquoi pas ? Mais ce que je veux faire demain, ça n’est pas cela ! Alors m’accompagnez-vous ou non ?
Et comme un ou deux patrons de palace parisiens m’ont dit qu’il fallait continuer, je n’ai pas lâché. Point de coach à ce stade mais peu importe. Il suffit d’être en mouvement permanent. Je poursuis donc mon chemin de Damas et rencontre, rencontre toujours : le mouvement !
Et puis une piste, puis deux, par ci par là ; une rencontre chez Accor, des gens exceptionnels qui croient à mon projet,…les choses avancent lentement et je suis au milieu du gué le jour ou je quitte la marine ce 1er septembre 2013. Je suis plutôt confiant et me convaincs que si je préserve cette dynamique, cela marchera. Il faut donc y croire et puis je n’ai plus le choix. Le doute est omniprésent mais je le chasse systématiquement. Je me donne jusqu’au mois d’avril pour décider de changer de voie. Mais il me faut être accompagné pour cette dernière phase active. Je veux quelqu’un qui me bouscule, un professionnel de la vie d’entreprise, un homme qui a aussi l’expérience de la vie et quelqu’un de plus ancien que moi. J’ai 49 ans et ne conçois plus d’être accompagné par un bambin en col blanc qui m’explique comment rédiger mon CV, construire mon projet professionnel, réfléchir sur moi, sur mes compétences, mes acquis, blabla, et cætera, et cætera.
Je veux un coach, un vrai ! Un cocher ! Comme celui qui fouette son canasson. On n’a rien inventé.
Et je rencontre d’Anchald à une foire au coaching organisée par l’association de mes Anciens de l’École Navale à qui je dois au passage beaucoup.
D’Anchald sort du lot, c’était déjà un bon point. Il cultive cette différence. C’est aussi son marketing. Pas de cravate, pas rasé, un peu débonnaire…., je scrute le gars. Il joue sa partition et le fait très bien là où quelques-uns se sont plantés. Il m’intéresse et m’amuse aussi car il provoque et dérange. Son « approche» m’interpelle mais je reste encore prudent. Il est peut-être dans le fond comme tous ces sculpteurs de fumée, professionnels certifiés (par qui d’ailleurs ?) ou non du coaching. Nous nous retrouvons à plusieurs reprises et puis nous décidons finalement mutuellement de faire un bout de chemin ensemble. Les premières séances sont fructueuses. J’en ressors systématiquement en ayant avancé d’un pas. C’est l’essentiel ! Avec d’Anchald, c’est très simple : pas de paperasse (ou du moins le minimum indispensable, ses trois outils) ni d’introspection. Fi du passé, des problèmes et des échecs ! Çà n’est pas le sujet ! Il ne pose qu’une question :
« que veux-tu faire demain de ta vie ? »
« J’ai bien dit faire et non pas être ».
Et puis l’on tisse autour, pas à pas. On construit son chemin.
Avec d’Anchald, on est dans le mouvement. On doit lui rendre des comptes. Il vient vous chercher, vous rappelle pour savoir ce que vous avez fait ces trois derniers jours. D’Anchald vous engueule mais on peut, il faut, aussi lui répondre. C’est monsieur tout le monde. Je ne suis pas toujours d’accord avec lui et lui dis très clairement. Il écoute et prend en compte. Il se corrige aussi.
Il vous demande de téléphoner sans tarder au contact que vous devez appeler depuis trop longtemps déjà et raccroche en vous laissant une demi-heure. Pas le choix ! On appelle contraint et forcé le contact et tout fonctionne. Ça marche ! En tous cas ça a marché avec moi. J’ai très certainement gagné du temps, deux à trois mois, sans doute plus, et donc de l’argent, eh oui !
Avec d’Anchald, on se centre sur l’autre et sur l’autre seulement, sur la personne qui vous reçoit surtout. On n’est pas là pour expliquer à cette personne que l’on a fait l’École navale et qu’on est le meilleur mais pour lui montrer qu’elle est au centre du sujet et que vous allez lui offrir (ou plutôt lui vendre) vos services. On se place au même niveau que son interlocuteur et non pas à celui du quémandeur, du demandeur d’emploi.
« A 50 ans, on n’a plus rien à prouver à qui que ce soit ! » dit il.
Certes mon brave Jacques. Mais c’est pas facile tout cela ! Et c’est tellement vrai pourtant. Jacques essaye donc de libérer et de rééduquer.
Jacques m’a aidé à atteindre ma cible. Il est de ceux, rares, à avoir cru en moi. J’ai été recruté en avril 2015 par ACCOR à Londres après un long parcours de rencontres. Je suis directeur adjoint d’un des Novotel de la capitale. J’ai un an pour faire mes preuves et peux espérer prendre, à l’issue, la direction d’un hôtel de la marque. Mais chaque chose en son temps et la prudence reste de rigueur. Rien n’est gagné ! Ici, comme partout, rien n’est jamais acquis. Jacques, au passage, m’accompagne encore toutes les semaines au téléphone. Il me conseille et m’écoute. Il m’est utile. Il ne compte pas ses heures et c’est cela aussi la différence. Mon chantier est aussi le sien.
Jusqu’à ce jour, tout s’est finalement très bien passé. Inch Allah !